étude des mutations phonétiques des parlers languedociens

Notre étude se propose de donner aux lecteurs de cet ouvrage la possibilité de retrouver les formes littéraires des mots à partir des trop nombreuses mutations qui les ont différenciés d’un parler à l’autre.

Les mots en caractères gras appartiennent à la langue littéraire et figurent dans le dictionnaire. Ceux en caractères italiques doivent être évités par les écrivains et n’y figurent que sous la rubrique variantes.

Quand deux mots sont séparés par le signe ~, ils peuvent être employés indistinctement.

voyelles

A tonique nasal s’assourdit en o dans la plupart des parlers septentrionaux Ex. : castanha, costonha ; fam, fon ; lana, lono ; man, mo ; tant, ton.

Les formes verbales : a, fa, va, les troisièmes personnes du futur singulier s’assourdissent aussi : o, fo, bo, farò, dirò.

A atone passe aussi à o dans les mêmes parlers. Ex. : cabrit, castèl, palada ; cobrit, costèl, polado.

A final atone est généralement prononcé -o. Ex. : ròda, ròdo ; cresta, cresto ; redòla, redòlo ; fèsta, fèsto ; cantas, cantos ; bèstias, bèstios. Il persiste dans certains parlers (Montpellier, hautes vallées de l’Aude et de l’Ariège, etc.) . Dans d’autres, il se réduit à -e, -oe, -ou. Ex. : madaissa, masdaisse, madaissoe, madaisson.

Il en est de même pour l’a intertonique des mots en -ament et pour celui du premier élément des mots composés. Ex : ferrament, ferroment ; bèlament, bèloment ; cadalèit, cadolèit ; parapluèja, paropluègo.

A atone final des imparfaits en -ia et des conditionnels en -ria de l’ancienne langue s’est assourdi et a attiré la tonique. Ex. : batiá, batiò, batié ; auriá, auriò, aurié. La graphie sera uniformément : batiá, auriá.

E ouvert tonique suivi de l passe souvent à , ia, surtout dans les parlers septentrionaux. Ex. : candèla, condièla, condialo ; mèl, mièl, mial. Il en est de même pour e fermé tonique. Ex. : tela, tiela, tialo ; estela, estielo, estialo.

E fermé tonique suivi d’une nasale ou d’une palatale se ferme souvent en i dans divers parlers du nord et de l’est. Ex. : abelha, abilha ; lenha, linha ; argent, argin ; mens, mins.

E fermé atone suivi de l aboutit souvent à ia, io dans les parlers septentrionaux. Ex. belar, bialar, biolar. Au contact des nasales., des palatales et de sibilantes, il se ferme parfois en i.

Ex. : abestit, abistit ; crenhar, crinhar ; estiu, istiu ; lenhièr, linhièr ; legir, ligi.

Suivi d’une labiale, il peut passer à u. Ex. : beviá, bubiò ; femèla, fumèla ; lepar, lupà ; mesenga, musenga ; vedel, budèl.

Dans plusieurs parlers e protonique passe à a ou o. Ex. : ferrar, farrà, forrà ; mercé. marcé, morcé ; gelar, jalà, jolà ; candelièira, candalièira, condolieira ; faguessiatz, fagassiatz, fogossiatz.

En Donnezan (canton de Querigut), e atone intitial passe à a. Ex. : encara, ancara ; entene, antene ; esperar, asperà ; estanh, astanh.

E suivi de nasale est généralement fermé en Languedoc. Cependant, en Cévenol et en Montpelliérain, il reste ouvert. Ex. : jovença ~ jovènça ; vent ~ vènt ; penja ~ pènja ; venja, vènja.

I tonique ou atone suivi de l se diphtongue en , ia, dans de nombreux parlers. Ex.: fil, fièl, fial, fiol ; abril, abrièl, abrial, abriol ; pila, pièlo, pialo, piolo ; apilar, apièlà, apialà, apiolà.

I prétonique au voisinage des labiales se change souvent en i. Ex. : primièr, prumiè ; crivèl, crubèl, ribièra, rubièro ; chimar, chumar ; rimar, rumar ; ivèrn, ubèr.

O ouvert tonique se diphtongue généralement en ouo das les parlers septentrionaux. Ex. : aquò, oquouò ; fòc, fouòc ; ròda, rouòdo ; pòrta, pouòrto.

O tonique suivi de nasale se ferme généralement en ou ; cependant, dans divers parlers, o persiste. Ex. : font ~ fònt ; pont ~ pònt ; dona ~ dòna ; sona ~ sòna.

En Narbonnais et dans les parlers orientaux, o tonique ouvert peut persister dans les dérivés, ce qui ne se produit pas ailleurs. Ex. : fònt, fonteta, fònteta ; òrt, ortet, òrtet ; tròn, tronada, trònada.

O fermé tonique suivi de nasale ou de palatale correspond souvent à u surtout dans le haut Languedoc. Ex. : ongla ~ ungla ; ponh ~ punh ; conh ~ cunh. Cet u passe à l’atone. Ex. : onchar ~ unchar ; trolhar ~ trulhar ; pontral ~ puntral.

O atone initial se change souvent en au. Ex. : odor, audó ; ofegar, aufegà ; onor, aunó ; olièra, aulièro ; orièra, aurièro.

U tonique ou atone oscille parfois entre u et o. Ex. : bruga ~ broga ; brugal ~ brogal ; escupir ~ escopir ; fugir ~ fogir ; pluma ~ ploma.

U en hiatus passe souvent à i. Ex. : pua, pio ; tua, tio ; coa, cuo, quio ; Perpetua, Perpetio.

En Quercy et Bergeracois, des mots comme : caüs, flaüta, saüc, taüc, aboutissent souvent à còi, flòita, sòi, tòi et flèita, sèi, tèi.

U atone se dissimile en i dans de nombreux cas. Ex. : Sant-Fruchós, Sant-Frichós ; udolar, idolar, tutor, titó ; umor, imor.

diphtongues

AI tonique se réduit à èi en pays de Foix, en Donnezan et en Agenais. Cette diphtongue affaiblie passe à l’atone dans les dérivés. Ex. : lait, lèit ; pàisser, pèisser ; fait, fèit ; fraisse, frèisse ; graissam, greissam ; daissar, deissar.

AI tonique dans les mots comme : ai (aver), fai (far), sai (saber), vai (anar) et la première pers. du sing. des futurs se réduisent dans les mêmes parlers à : è, , , , aurè, farè. En général, les autres parlers réduisent ai à èi. Ex. : èi, farèi, pendrèi.

Dans les termes comme : çai, la, enlà, ença, pomareda, prunaireda, la réduction se fait en a. Ex. : ça, la, enlà, ençà, pomareda, prunareda en Haut-Languedoc.

AI atone, dans les parlers septentrionaux et occidentaux, passe à ei. Ex : laisssar, leissar ; mairal, meiral ; maison, meison ; acairar, aqueirar.

AU correspondant aux désinences verbales en -an des imparfaits, des futurs et des conditionnels, dans divers parlers s’altère en òu. Ex. : avián, disián, abiù, disiòu ; faràn, diràn, faròu, diròu ; farián, dirián, fariòu, diriòu. De même : fan, van donnent fòu, bòu.

AU atone s’assourdit en òu dans les parlers septentrionaux. Ex. : aurelha, òurelho ; daurat, dòurat ; ensaular, ensòula.

EI ouvert tonique peut se diphtonguer en ièi. Ex. : lèit ~ lièit ; delèit, delièit ; profèit, profièit.

EI fermé se réduit souvent à e en Agenais, Quercy et Toulousain. Ex. : dreit, dret ; estreit, estret ; creire, crere ; veire , vere.

EI atone est susceptible de se réduire à i. Ex. : eisssart, issart ; eissordar, issordar ; meisson, misson (parlers septentrionaux et occidentaux en Quercy et Albigeois).

EU tonique ouvert peut se triphtonguer en ièu avec réduction fréquente à iu. Ex. : mèu, mièu, miu ; romèu, romièu, romiu ; Dèu, Dièu, Diu ; Andrèu, Andrièu, Andriu ; tèu, tièu, tiu.

Les formes romèu, Dèu, Andrèu sont archaïques.

Dans les parlers septentrionaux, eu tonique fermé donne de même ieu, iu. Ex. : beure, bieure, biure ; deu, dieu, diu.

IE (yè) ouvert est le résultat de la diphtongaison de e ouvert au contact des gutturales et des palatales. En Agenais et en Quercy, cette diphtongaison peut faire défaut. Ex. : mèg ~ mièg ; sègre ~ siègre ; pètge ~ piètge ; cirèja ~ cirièja.

Pour le suffixe -ièr, -ièra, du latin -arius, -aria, le traitement est variable selon les parlers. Ex. : primièr, primièra (Cent., Toul., pays deFoix, Don., Quer., Ag.) ; primièr, primièira (Mtp., Cév., Bit., Narb., Alb., Rgt., Gév., Aur.) ; primèr, primèra (partie de l’Ag. et du pays de Foix).

OI fermé subit ordinairement une triphtongaison en oei dans les parlers setptentrionaux. Ex : oire, eire ; joine, joeine ; poire, poeire ; coifa, coeifa.

OU ouvert passe souvent à au. Ex. : plòu, plau ; dijòus, dijaus ; nòu, nau ; mòure, maure.

En Quercy, -òus se réduit souvent à -òs. Ex. : buòus, biòus, biòs ; dijòus, dijòs ; uòus, iòus, iòs.

UO, UE, O ouvert se diphtongue habituellement au contact de i, u, des gutturales et de palatales. Ce phénomène présente diverses particularités.

La forme primitive persiste dans le Ségala sous la forme . Ex. : buòu, uòu, muòg.

Ailleurs on a biòu, iòu : l’Agenais et le Bergeracois connaissent buèu, uèu, bèu, èu.

Le groupe fòc, jòc, lòc persiste dans les parlers méridionaux ; on a fuòc, juòc, luòc, dans le Ségala ; fiòc, jiòc, liòc, dans les parlers orientaux et septentrionaux. En Quer., Rgt., Gév., Ag. et Berg., on trouve fuèc, juèc, luèc réduits à fèc, jèc, lèc.

En Mtp., la forme primitive en réduite à règne sur la généralité des mots. Ex. : fuòlha, fiòya ; puòg, piòg ; truòlh, triòl.

La forme la plus répandue de la diphtongaison qui, en Languedoc dans la période primitive, était en (ouè) ne subsiste plus guère que sur quelques points du pays de Foix au voisinage du Gascon et dans le Haut-Languedoc que dans uèi, uèit (Toul.).

Le type (üè) est d'usage général dans les parlers septentrionaux ; il se réduit à è dans les parlers méridionaux et occidentaux, en Fux., Don,. Narb.,Bit. ; le Cév. Connaît simultanément et üè. À Saint-Chély d'Apcher, oe.

Le pays de Sault et le Donnezan ont anciennement connu la réduction en u (ü) qui ne subsiste plus que dans quelques mots. Ex. : pug, truja.

On peut résumer la question de la diphtongaison de l'o ouvert dans le tableau suivant : Podium : puòg, püòg, pyòg ; puèg, pouèg, püèg, pyèg, pyoeg, pèg, poeg, pug.

-ya, cette « fausse » diphtongue prononcée -yò, -yè existe dans les imparfaits, les conditionnels et les mots en -iá -ariá. Ex. : aviá, disiá, auriá, diriá, cortesiá, valentiá, cavalariá, bladariá. Dans la conjugaison, les formes en -iàm, -iàtz conservent a ouvert ou fermé selon les parlers. Ex. : teniàm, teniàtz ou teniom, teniòtz. Les troisièmes personnes du pluriel en -ian sont prononcées de diverses façons, Ex. : teniàn, teniòn, teniàu, teniòu, teniòun, tenièn.

Seul le parler du Donnezan maintient l'accent du latin sur i. Ex. : faria, farias (farís), faria, fariam (farím), fariatz (farítz), farian (farin, fariu).

UI peut se réduire à u. Ex. : fruita, fruta ; reduire, redure.

consonnes simples

P d’orgine germanique oscille entre p et f. Ex. : graupinhar ~ graufinhar ; rupa ~ rufa, rapar ~ rafar.

B et V prononcé généralement b tend à s’effacer entre voyelles vélaires. Ex., : escobàs, escoàs ; fava, fao ; anava, anao.

B peut passer à g. Ex. : baudufa, gaudufa ; borraud, gorraud : vabor, gabor ; vomir, gomir ; vòrma, gòrma ; pibol, pigol ; nivol, nigol ; donava, donaga.

B permute souvent avec m. Ex. : buscarèla, muscarèla ; davantal, damantal ; vertuèlh, martuelh ; reviscolar, remiscolar.

V généralement prononcé b ne subsiste qu’en Mtp. et en Cév. Ex. : passava, passaba ; salvar, salbar ; vida, bida ; vam, bam.

T final de même que c et p s’effacent dans le Mtp., le Cèv. d’Alès, le Gèv. de Langogne et l’Auv.. Ex. : donat. donà ; aguèt, aguè ; vengut, vengu.

D intervocalique passe souvent à r. Ex. : cabeide, cabeire ; coide , coire ; cadaula, caraula, desvedilhar, deverilhà ; subsidi, subsiri.

S initial suivi de i prend d’abord le son palatal ch. Ex. : cimèl, chimèl ; cimbol, chimbol ; siringa, chiringa ; siular, chiular.

S sourd intervocalique peut permuter avec f. Ex. : badassa, badafa ; empastissar, empastifar ; garossa, garrofa ; majossa, majofa ; mossa, mofa ; mordassa, mordafa.

S final des pluriels tend à s’effacer en parler Mtp. oriental, en Cév. d’Alès. Ex. : los uèlhs clugats, los uèl clugà ; sas patorletas sagnosas, sas parorleta sanhosa.

S final s’efface en parler de Berg. Ex. : cròs, crò ; gras, gra. En parler d’Aur., il devient t. Ex. : cròs, cròt ; tròç, tròt ; cas, cat. Le groupe -st subit le même sort. Ex. : agost, agot ; prèst, prèt.

S précédant une consonne tend en général à prendre un son légèrement palatal ; dans le parler Berg. et Quer., il représente une sorte d’aspiration. Ex. : còsta, còhta ; estiu, ehtiu.

S des préfixes des-, es-, mes-, tras-, tres-, devant les occlusives sourdes c, p , t persiste. Ex. : descaçar, despartir, destetar.

Devant les autres consonnes, il peut y avoir vocalisation de S en i ou effacement. Ex. : mesfisar, meifisar, mefisar ; desnisar, denisar ; tressusar, treissusar.

S sonore s’efface souvent dans certains parlers Rgt. Ex. : brisar, briar, capusar, capuar ; musèl, muèl.

S sonore intervocalique, surtout dans les parlers septentrionaux. se change en j ou ji. Ex. : càser, caje, cajie ; camisa, camija, caminia ; estremesir, estremijir.

S précédé de i voyelle s’efface dans plusieurs parlers, sutout dans la région septentrionale. Ex. : glèisa, glèia ; maison, maion ; balsar, baiar ; camaisar, camaiar.

C + a se palatalise en cha dans la majeure partie du Gév. Ex. : caval, chaval, causir, chausir ; vaca, vacha.

Qui se prononce shi. Ex. : esquina, eschina ; esquiròleschiròl. En parler de Foix, qui, aquí deviennent tchi, atchí.

G + a passe à ja dans les mêmes parlers où C + a > cha. Ex. : diga, dija ; gal, jal ; pagar, pajar.

Gui se palatalise de même en ji. Ex. : foguièr, fogièr ; noguièr, nogièr.

-is et -iss oscille entre la valeur S sourd et sh (ch fr.). Ex. : cuèissa, quèissa, queisha ; maissa, maissa, maisha ; peis, peis, peish ; tais, tais, taish.

La seconde prononciation palatalisée est normale dans le parler local d’Agen, le toulousain et le central.

J et G doux se prononcent selon les parlers j, fr., dj, tch, dz, ts. Ex. : jaula, djaula, tchaula, dzaula, tsaula . Les formes dépalatalisées appartiennent aux parlers occidentaux, au Rouergat, au Ségala ; j est propre aux parlers méridionaux et à l’agenais d’Agen ; tch est propre aux parlers orientaux. Quand aux parlers septentrionaux, ils développent un i. Ex. : jaula, jiaula.

Ch (tch) se prononce selon les lieux tch (Toul., Cent. Fux., Narb., Bit., Mtp., Cév., Rgt., parler local d’Agen), ts, (parlers occidentaux, Rgt. du Ségala), tchi (Aur. Cév.).

À la finale -ch peut se prononcer selon les parlers tch, ts, t. Ex. : fach, fats, fat.

ch de ct latin donne it dans les parlers méridionaux, ch dans les parlers occidentaux, orientaux et méridionaux. Ex. : fait, fach ; faita, facha.

TG ou tj équivaut habituellement à tch, tj, ts et rarement à j fr. Ex. : vilatge, vilatche, vilatse et vilage.

LH intervocalique se réduit à y en Mtp. et Cév. ; partout ailleurs, il équivaut à l mouillé ; fr. ancien et ll espagnol. Ex. : palha, paya ; aurelha, aureya. À la finale, il se réduit à -l sauf en Fux., sud de l’Aude, pays des Fenouillèdes (Pyrénées-Orientales). Ex. batalh, batal ; uèlh, èl. Au pluriel, la mouillure disparaît partout. Ex. filhs, fils, solelhs, solels.

Dans le haut Fux. lh peut se changer en l interdental. Ex. : lhausa, lausa ; palha, pala. Parfois, en Fux., lh aboutit en nlh. Ex. : pilhar, pinlhar ; quilhar, quilhnar.

NH final se réduit à n sauf dans le pays de Foix, le sud de l’Aude et le pays de Fenouillèdes. Ex. : banh, ban ; luènh, luèn. Cet n final devenu vélaire développe un c. Ex. : banh, ban, banc ; luèhh, luèn, luènc. Les pluriels éliminent la mouillure. Ex. : banhs, bans ; punhs, puns.

Quand les formes d’origine latine, gauloise ou germanique ont nn, les parlers du pays de Foix ont la mouillure. Ex. : annus, anh ; sinn, sen, senh ; banna, bana, banha.

M final est prononcé n partout sauf en Toul., Cent. et Fux. Ex. : ram, ran ; lum, lun. Les pluriels sont partout en -ns. Ex. : rams, rans ; lums, luns.

La première personne du pluriel des verbes est toujours prononcée n. Ex. : anam, anan ; tenguèssem, tenguèssen.

M final prononcé n devient souvent vélaire et développe un c. Ex. vam, vanc ; vim, vinc (cf. trin (gall.), trinc).

M permute souvent avec B. Ex. : mojol, bojol ; mesenga, besenga ; mermar, bermar ; mespola, bespola ; entremenar, entebenar ; remolinar, rebolinar.

N final, primitivement intervocalique dans les formes d’origine, tombe d’une façon générale en languedocien. Ex. : pan, pa ; seren, seré ; fin, fi ; canon, canó ; comun, comú. Cependant, dans les parlers orientaux et dans les régions voisines de ces parlers (Castres, Rouergue du Sud-Est, Gévaudan), la finale -an tend à persister. Enfin, dans certains mots proclitiques ou sous l’influence de l’analogie n reparaît. Ex. : mon cosin, mon vin, cadun, un, ten, ven.

L initial est toujours mouillé dans la Haute-Ariège, le Quercorbès, le pays de Sault, divers points des Fenouillèdes. Ex. : lana, lhana ; lenga, lhenga ; liri, lhiri ; lòc, lhòc ; luna, lhuna.

L final se vocalise en u [-u] en Mtp. Cév., partie de Rgt., Aur., Gév. Ex. : nadal ~ nadau ; lençòl ~ lençòu ; pel ~ peu.

Dans une partie du Gévaudan, l s’efface. Ex. : nadà, lançò, .

L de l latin simple passe souvent à r dans divers parlers en position intervocalique, implosive ou finale. Ex. : pala, para ; esfalenar, esfarenar ; mòla, mòra ; sal, sar ; mòlre, mòrre ; volguèt, vorguèt ; salsolha, sarsolhar.

Au voisinage des voyelles vélaires, L intervocalique s’efface souvent en Rgt. Ex. : pala, paa ; redolar, redoar ; volam, voam ; taula, taua.

L intervocalique en Rgt., Gév., Aur. subit diverses altérations, il se prononce u, v, g, ug. Ex. : pala, paua, pava, paga, pauga.

Dans les finales en -ol atones(mots accentués sur l’avant-dernière syllabe), l persiste ou s’efface selon les parlers. Ex. : pibol, pibo ; màntol, mànto ; granivol, granivo. L’accent se déplace parfois sur la syllabe finale.

L consonne subit un traitement variable. Le groupe Cent., Toul., Fux., Don., Quer., Alb. vocalise l en u devant t, d, c, z et le conserve devant les autres consonnes. Ex. : sautar, cauda, fauç, cauçar, sause, seuse.

Le groupe Narb., Bit., Mtp., Cév., Ag. vocalise l d’une façon générale. Ex. : taupa, auba, caujar, mauva, faugièra, bauma, saussa, faussa. Quant au groupe Rgt., Gév., Aur., il se joint au second groupe sauf qu’il maintient souvent l devant t, d, c, z. Ex. : saltar, calda, balç, alçar, seize.

Les groupes -lt, -ld se réduisent à l, tandis que -ld entre voyelles devient ll. Ex. : salt, sal ; cald, cal, calda, calla.

L provenant du ll latin se palatise en Fux., dans le sud de l’Aude, en Fenouillèdes et même pour certains mots dans le central. Ex. : capèla, capèlha ; galina, galhina ; mesola, mesolha ; ausèl, ausèlh ; pol, polh ; bèl, bèlh.

R final subit un effacement à peu près général. Ex. : donar, donà ; singlar, singlà ; nàisser, naisse ; morir, morí ; calor, caló ; mocador, mocadó ; pesquièr, pesquiè. Cependant, les monosyllabes le conservent en général. Ex. : mar. clar, per, còr, dur, pur, mur. Il en est de même pour : madur, segur, dever. En revanche, en Mtp., Ag., Quer., la chute de r est générale. Il faut noter cependant que les parlers orientaux et septentrionaux conservent r final dans de nombreux cas. Ex. : singlar, favar, color, senhor, susor, saver, aver, poder, dever. Les mots en -aur perdent toujours r. Ex. : aur, laur, saur, taur, Montlaur, Montmaur, Lavaur, Eraur.

R intervocalique se change en l dans plusieurs parlers et réciproquement (Alb., Rgt.). Ex. : araire, alaire ; temporas, tempolas ; faró, faló ; toradoira, toladoira ; alen, aré ; pala, para ; volam, voram ; eruga, eluga ; cirièra, cilièra.

Sur le littoral du Mtp., r intervocalique peut s’effacer. Ex. : cara, caa ; caramòta, caamòta.

R intervocalique, surtout en Mtp., peut passer à d. Ex. : maire, maide ; venguèron, venguèdon ; nièira, nièida ; fièira, fièida.<

On trouve même un passage à n dans : flaira, flaina ; goira, goina.

R initial et rr est prononcé prolongé sauf en Mtp. et Cév. Dans ces derniers parlers, il équivaut à r fr. Ex. : ferrar, ferar ; guèrra, guéra.

RR latin donne r en finale. Ex. : fèr, mor, pòr, tor.

Dans les parlers orientaux et en Narb., on a : fèrre, morre, pòrre, torre.

groupe de consonnes

PL palatise l en général dans la Haute-Ariège, le Quercorbès, le pays de Sault et le Fenouillèdes. Ex. : plan, phlan ; plomb, plhom ; plòu, plhòu. Ce changement se produit dans la plupart de combinaisons de l. Ex. : blat, blhata ; flamba, flhamba ; glòria, glhòria ; estable, estaplhe ; clar, clhar.

PS intervocalique se prononce ts. quelquefois ss et même tch. Ex. : escapçar, escatsar, escassar, escachar.

PS final aboutit à ts et tch en Rgt. et en Bit. Ex. : naps, nats, nach. A Montpellier, nas et nats.

Il en est de même pour -cs et -ts. Ex. : ròc, ròts, ròch, ròs ; cat, cats, cach, cas.

PT entre voyelles aboutit à tt ou t. ex. : recapte, recatte, recate.

BL en dehors de la palatisation de l notée plus haut, tend à se prononcer -bble et ple. Ex. : nòble, nòbble, nòple ; agradable, agradabble, agradaple ; sable, sabble, saple.

BS est prononcé ts. Ex. : absolut, atsolut.

BT subit le même traitement que pt. Ex. : cabdèl, cattèl, catèl ; dissabte, dissatte, dissate.

TL donne ll. Ex. : amètla, amèlla ; catla, calla ; rotlar, rollar ; mòtle, mòlle.

TM et TN aboutissent respectivement à mm et nn. Ex. : setmana, semmana ; rètna, rènna ; reguitnar, reguinnar.

S sonore donne i ou r devant certaines consonnes non occlusives. Ex. : caslar (anc. occ.), callar, carlar ; blasmar (anc. occ.), blaimar, blarmar.

CL en pays de Foix, surtout dans le haut pays, peut aboutir à pl avec un i interdental.

Ex. : esclòp, esplòc ; clau, plau ; claranda, plaranda ; miracle, miraple.

On peut trouver aussi l’évolution en tl. Ex. : esclòp, estlòp ; ascla, astla. L’évolution inverse de pl en cl se produit aussi. Ex. : mèspla, mèscla. Le groupe gl donne parallèlement bl. Ex. : agla, abla.

CS ou X se prononce ts. Ex. : accion, atcion ; exemple, etsemple ; examèn, etsamèn.

CT se prononce tt ou t. Ex. : acte, atte, ate ; rector, rettó, ritó ; pacte, patte, pate.

GD donne de même tt ou t. Ex. : Agde, Atte, Ate ; Magdalena, Mattalena, Matalena.

GN dans les mots d’emprunt savant se prononce nn. Ex. : digne, dinne ; signar, sinnar ; sagnar, sannar ; magnific, mannific.

MB se réduit à m au pays de Foix. Ex. : comba, coma ; camba, cama ; colomba, coloma.

ND, dans le même parler, se réduit à n. Ex. : redonda, redona ; benda, bena ; mond, mon ;

escondi, esconi.

NG subit un double traitement, nj or rj. Ex. : monge, morgue ; dimenge, dimèrgue ; mensonja, messorga.

NH du latin ng ou ndi oscille entre nh et nj. Ex. : plànher ~ plànger ; pénher ~ pénger ; vergonha ~ vergonja.

NT du latin nct aboutit selon les parlers à nt ou nch. Ex. : costrent, costrench ; ponta, poncha ; untar, unchar.

NR oscille entre nr et ndr. Ex. : venrà ~ vendrà ; cenre ~ cendre.

LL provient du ll latin. Ex. : palle, tranquille, sollicitar.

quand ll dérive de tl, dl, ld, on le note tl. Ex. : mòtle, ròtle, amètla.

LL dans plusieurs parlers se dissimile en nl. Ex. : amètla, amènla ; mòtle, mònle ; palle, panle ; catla, canla ; dròlle, drònle.

LM final se réduit soit à m, soit à l. Ex. : palm, pam ; olm, om ; salm, sam ; calm, cam, cal.

LR comme nr peut donner ld ou ldr. Ex. : volrà ~ voldrà, vorrà, voudrà ; mòlre ~ mòldre, mòrre, mòure.

RM final se réduit tantôt à r, tantôt à m. Ex. : dòrm, dòr, dòn ; èrm, èr ; vèrm, vèr, vèm.

RN final peut donner parallèlement r ou n. Ex. : còrn, còr ; torn, tor ; forn, for ; jorn, jor, jon ; carn, car ; carnsalada, cansalada ; carnmajor, canmajor.

RS peut persister, donner ts ou se réduire à ss. Ex. : borsa, botsa, bossa ; porcèl, pocèl ; enversar, envetsar, envessar ; acoursar, acotsar, acossar.

YD aboutit de même à -ot, -ch [tch et var.]. Ex. : fait, fach, fita, facha ; gaitar, gachar ; coita, cocha ; còit, còch.

LY donne lh. Ex. : celièr, celhè ; escalièr, escalhé ; velièr, velhé.

LYI aboutit à lh. Ex. : batalhièr, batalhé ; palhièr, palhé ; molghièra, molhèra.

NI donne nh. Ex. : canièr, canhé ; carnièr, carnhé ; panièr, panhé.

CHI et GI absorbent i. Ex. : lachièr, lachè ; passatgièr, passatgè ; regièra, ragèra.

RY peut subsister dans les conditionnels ou se réduire soit à r, soit à i. Ex. : fariá, fará, faiá ; dirián, dirán, diián.

mutations sporadiques

Déglutination

Ce phénomène affecte surtout les mots commençant par a qui est confondu avec a de l’article féminin, ainsi l’abelha done la belha. Ex. : agulha ~ gulha ; alauseta ~ lauseta ; alesena ~ lesena ; anadilha ~ nadilha ; aranha ~ ranha ; arantela ~ rantela ; apostèma ~ postèma.

Dans d’autres cas, la première syllabe est prise pour l’article féminin. Ex. : lachinoscla, chinoscla ; lagrema, grema ; lagramusa, gramusa.

Les mots débutant par l peuvent amener une confusion avec l’. Ex. : lausèrda ~ ausèrda ; lendal, endal ; lendalièra, endalièra ; lentilha, entilha.

La déglutination est due quelquefois à l’aphérèse après un mot terminé par une voyelle.

Ex. : aquel, quel ; aquò, quò ; amaluc ~ maluc.

La séquence d’une voyelle labiale entraîne l’amuïssement du v initial. Ex. : volam, olam ; volpatièra, olpatièra ; vudar, udar. Dans vespertinar ~ espertinar, la chute du v est due à une confusion avec le préfixe es-.

Agglutination

De nombreux mots agglutinent a de l’article féminin, ce qui entraîne souvent la masculinisation si ces mots ne se terminent pas par a. Ex. : canal, acanal ; crin ~ acrin ; dotz, adotz ; frau, afrau ; fos, afós ; forèst, aforèst ; glan ~ aglan ; gralha, agralha ; gram ~ agram ; ièra, aièra ; lar, alar ; limac, alimac ; mesenga, amesenga ; mèspla, amèspla ; mora ~ amora ; noga, anoga ; nièla, anièla ; oelha, aoelha ; paran, aparan ; romec, aromec ; sèrp, assèrp ; vesc, avesc ; vise, avise ; vit, avit.

Parfois l’article est agglutiné. Ex. : apier, lapièr ; api, lapi. Dans le mots désignant des objets composés de plusieurs parties, l’article pluriel s’agglutine ; son l est assimilé à l’ et -as, -es, -os est amené à -es par analogie avec le préfixe es-. Ex. : cadajorns, escadajorns ; forces, esforces ; gòrbs, esgòrbs ; molhas, esmolhas ; pincetas, espincetas ; talhants, estalhants ; tenalhas, estenalhas.

Prosthèse

La prosthèse d’un d devant un mot à initiale vocalique est assez fréquente dans les parlers septentrionaux. Ex. : emportar, demportar ; entornar, dentornar ; entemenar, dentemenar ; èsser, dèsser ; estremar, destremar ; arnar, darnar ; oirar, doirar ; untar, duntar ; uèi, duèi ; ont, dont. On trouve b dans : uèì, buèi ; ò, , ba.

Épenthèse

L’épenthèse se produit souvent entre voyelles en hiatus qui insèrent un i entre elles. Ex. : alèa (ga ll.), alèia ; congrear, congreiar ; idèa, idèia ; liurèa, liurèia ; taüc, taiuc.

Dans d’autres cas, c’est une consonne qui vient séparer les deux voyelles. Ex. : aondar (anc. occ.), asondar ; aortar (anc. occ.), asortar ; coa, coga ; coar, cogar ; flaüta, flabuta.

Souvent le besoin instinctif d’augmenter l’expressivité d’un mot amène l’insertion d’une consonne, par exemple r. Ex. : afinfolar, afinforlar ; acimelar, acimèrlar ; cantolejar, cantorlejar ; despotelar, despotèrlar ; empintanar, empintarnar ; eslucanhar, eslucarnhar ; gambèl, gambèrle ; galapian, garlapian ; volingar, vorlingar.

Parfois r forme le second élément d’un groupe de consonnes. Ex. : escafar, escrafar ; espelofit, espelofrit ; Marta, Martra ; perseguièr, persegrièr ; vesc, vresc ; l’analogie est parfois la cause de cette insertion.

On trouve aussi l’épenthèse de l. Ex. : majofa, majofla ; mesenga, mesengla ; sabon, sablon.

Le même phénomène se produit avec n. Ex. : bochiga, bochinga ; escalapetar, escalampetar ; laviard, lanviard ; cojar, conjar ; pastigar, pastingar ; tapar ~ tampar ; tabust, tambust.

Il n’est pas rare que le besoin d’expressivité provoque l’insertion d’une syllabe. Ex. : apaisonar, apapaissonar ; descofelar, decotofelar ; encafornar, encatafornar ; enfarnar. enfanfarnar ; gaspa, galaspa ; gamon, galamon ; randolejar, randorolegar ; sautolejar, sautorolejar ; eslimpar, escalimpar.

Épithèse

Les pluriels en -es peuvent développer analogiquement des singuliers en -e. Ex. : dotz, doses, dose ; fons, fonses, fonse ; notz, noses, nose ; pes, peses, pese ; perditz, perdises, perdise ; vitz, vises, vise.

De même, les féminins des adjectifs peuvent développer analogiquement un masculin en -e. Ex. : fresc, fresca, fresque ; just, justa, juste ; mois, moissa, moisse ; prèst, prèsta, prèste ; rog, roja, roge.

Un t final peut se développer après certains mots. Ex. : amor, amort ; api, àpit ; colar, colart ; dever, devert ; favar, favart ; pòrre, pòrret ; singlar, singlart.

Après un n vélaire final, un c s’est dégagé dans quelques mots. Ex. : banh, ban, banc ;

dins, din, dinc ; enginh, engin, enginc ; estanh, estan, estanc ; luènh, luèn, luènc ; trin (gall.), trinc ; tròn, tronc ; vam, van, vanc ; vim, vin, vinc. Ces formes peuvent passer dans les dérivés : engincós, luènca, vincareda, entricar. Sous de fausses analogies, un p peut se développer dans quelques mots. Ex. : lausèrt, lausèrp ; olm, omp ; vèrm, vèrp.

Métathèse

La métathèse peut n’intéresser que les voyelles. Ex. : briaga ~ biraga ; cabriòl ~ cabiròl ; cabrion ~ cabiron.

R peut se déplacer à l’intérieur d’une syllabe. Ex. : brecar, bercà ; crivèl, curvèl ; cremalh, carmalh ; pèrsec, pressec ; terçon, treçon.

L et R peuvent changer de syllabe. ex. : bocla, bloca ; conflar, clofar ; fiblar, flipar ; baudra, brauda ; cabra, craba ; cambra, cramba ; castrar, crestar ; cobrir, crobir ; dintrar, drintar ; dobrir, drobir ; escombrar, escrombar ; pestrir, prestir ; vèspra, vrèspa.

La métathèse peut intéresser deux consonnes qui changent de syllabe ou même toute une syllabe. Ex. : afetgir, agefir, ajofir ; animal, aliman ; agusar, sugar ; ajudar, adujar ; besalenar, belsenar ; esposcar, escospar ; limauca, milhauca ; melhurar, merulhar ; pantaissar, tampaissar ; bagada, badaga ; cavilha, calhiva ; deslogar, desgolhar ; estornudar, estidornar ; gabaud. bagaud ; (r) efastinar, estafinhar ; udolar, oludar.

Assimilation

L’assimilation peut porter uniquement sur les voyelles. Ex. : eram, aram ; lagrema, legrema ; nonanta, nananta ; barbossat, borbossat ; ferrolh, forrolh ; fenolh, fonolh ; estona, ostona.

L’assimilation peut se produire aussi entre consonnes. Ex. : cabèca, babèca ; cercle, celcle ; darbossat, barbossat ; rebofar, refofar ; sarclar, salclar.

Dissimilation

La dissimitation joue un grand rôle en occitan. Voici quelques exemples :

    o - e. Ex. : condosir, condesir ; costosir, costesir ; moscola, mescola ; socors, secors ; sojorn, sejorn ; somostar, semostar.
    i - e. Ex. : finier, fenir ; primièr, premièr ; vivièr, vevièr.
    o - a. Ex. : somostar, samostar ; sogrotlar, sagrotlar.

La dissimilation entre consonnes n’est pas moins fréquente.

    l - r. Ex. : calelh, carelh ; caulilha, caurilha ; calamèl, caramèl ; palmola, parmola ; solelh, sorelh.
    r - l. Ex. : arbre, albre ; arderós, ardelós ; prangièira, plangièira ; Aribèrt (forme primitive), Alibèrt.
    l -d. Ex. : lençòl, dençòl ; lintèl, dintèl ; lentilha, dentilha.
    l - j. Ex. : lentilha, gentilha ; listèl, gistèl.
    m - l. Ex. : demembrar, delembrar.

Réduction

La réduction peut amener l’effacement d’une voyelle dans un groupe de consonnes formé par l ou r. Ex. : amelenca, abelanca, ablanca ; botariga, botriga ; embaranar, embranar ; esperlonga, esplorga ; estarengla, estrengla ; foranisar, franhar ; garait, grait ; garir, grir ; quaranta, qranta ; teriaca, triaca ; verenha, vrenha ; verai, vrai ; verin, vrin.

Contraction

La contraction provoque la chute d’une syllabe entière. Ex. : capelina, calina ; colombfavar, confabar ; dauradèla, daudèla ; destelaranhar, destaranhar, destranhar ; engrisòla, engròla ; escudelar, escutlar ; espaventar, espantar ; padelon, palon ; gadalhàs, gaulhàs ; granolha, graulha.